[Flash Back] Rencontre

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Le mois de Septembre touchait à sa fin, tout comme la journée qui commençait à être plus grise et plus fraîche. Arrivant dans les rues du Village, Adelyn commençait à avoir faim et sommeil. En effet elle venait de passer une semaine extrêmement difficile: elle avait quitté ses parents, perdu son jeune frère atrocement assassiné, vécu des nuits blanches à angoisser et pour finir son frère aîné l'avait envoyé seule au Village pour parcourir la montagne afin de combattre le mal de ces régions.

Sa marche dans le village n'était pas sans but, elle cherchait en effet la Taverne ou l'Auberge du coin, afin de manger et de dormir au chaud avec les quelques pièces d'or qu'elle possède. Et avec un peu de chance on pourra la renseigner sur un métier à trouver en ville. Rasant les murs bien que les rues se vidaient de plus en plus, elle se demandait ce qu'elle faisait ici. Etre dans le Village la protègera-t-elle réellement des monstres de Dinu ? Et reverra-t-elle un jour sa famille ? N'aurait-elle pas dû rester auprès d'eux ?

Auberge du Lagon Noir.

Accompagné d’un symbole, comme le dessin d’une créature imaginaire, le nom du bâtiment n’était pas des plus enchanteurs. Mais il allait si bien avec l’ambiance du Village.. Néanmoins contente d’être arrivée à destination, la jeune fille entre dans l’auberge, laissant la porte se refermer derrière elle. Etrangère et rouquine de surcroît, elle ne s’attendait pas à un accueil des plus chaleureux.

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Ce soir là, la taverne était peuplée de ses habituels ivrognes, et Dieu sait s'il y en avait, vu les "problèmes" qui pourissaient la vie du village. Wil devait avoir dépassé les cent chopines vendues, et avait déjà étouffé quelques altercations musclées.

C'est alors qu'il était partie resservir quelques uns de ses charmants messieurs, quand son regard se posa sur le genre de personne qu'il n'aurait jamais cru rencontrer dans un endroit pareil... La beauté et l'innocence émanant de cette jeune fille faisait plutôt tache avec le décors, ou c'était plutôt l'atmosphère ambiante qui tachait à côté d'elle.

Quoiqu'il en soit, il ne pouvait pas la laisser ainsi. Déjà certains pochtrons l'avaient repéré et attiraient l'attention sur elle par des sifflements et des coups d'oeil vicieux. Wil s'empressa alors de les dissuader d'un regard peu engageant avant d'aller à la rencontre de cet être de pureté égaré au beau milieux de la souillure...

"Ecoutes-moi, petite. Ce n'est pas un endroit pour toi et tu n'as rien à faire ici. Rentres chez toi. Tes parents vont finir par s'inquiéter, et je ne veux pas être tenu responsable s'il t'arrive quoique ce soit. Tu connais le chemin de la sortie..."

Après un dernier regard porté sur elle, qui laissait entrevoir une profonde et troublante tristesse chez elle, Wil tourna les talons, et s'appreta à retourner à ses petites affaires...

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Alors que son regard parcourait la salle doucement, la jeune fille remarqua l'agitation du lieu et la qualité de la clientèle. En même temps, elle ne s'attendait pas à mieux dans un village comme celui du Col de Dinu.. Ce sont les sifflements de certains hommes qui la tirèrent de ses pensées, ayant presque un mouvement de recul. Ayant toujours vécue très isolée avec sa famille, la Rouquine a eu peu de contacts avec d'autres hommes et ne se sent pas embarassée, seulement prête à se défendre avec rage s'ils essayaient de la toucher.

*Unen, pourquoi ne m'as tu pas emmené avec toi ?*

Maudissant son frère ainé parti sans elle, elle remarqua soudainement le regard du Tavernier, différent de celui des clients ivres. Il l'observait comme si il voyait un ange, Adelyn cru même un instant qu'il ne la regardait pas elle en réalité mais quelqu'un d'autre. Et pourtant c'est bien à elle qu'il s'adressa.

Alors qu'elle s'attendait à ce qu'il la vire parce qu'elle est étrange et pas d'ici, il lui dit en effet de partir mais pour que ses parents ne s'inquiètent pas. La jeune fille fut assez surprise, avant d'être envahie par la mélancolie. Ce qu'elle aimerait rentrer chez elle, revoir ses deux frères, reprendre leur vie d'avant, laborieuse mais heureuse.. Oublier la peur, la solitude, la séparation..

*Tu ne dois jamais abandonner.*

Les paroles de son frère résonnèrent en elle. Elle devait se reprendre. Tout ce qu'elle voudrait n'était pas possible. Alors il fallait ravaler sa tristesse et utiliser sa peur comme fureur de vivre et de faire honneur à sa famille. Alors que le tavernier était retourné au comptoir, elle le rejoignit sans faire attention aux appels de la clientèle. Pour se faire remarquer du patron, elle se plaça devant lui, très déterminée.

"Mes parents m'ont envoyée ici pour que j'aie une chance de survivre. J'ai besoin d'un toit et de nourriture, et je suis très robuste pour le travail. Embauchez-moi. Je n'ai aucun autre endroit où aller, je n'ai plus de chez moi. Personne ne m'attend."

Elle ne visait pas à l'attendrir ou à être prise en pitié, elle voulait lui prouver qu'elle n'avait rien à perdre et qu'elle était déterminée et prête à tout. Elle ne craignait même pas de fixer sur lui ses yeux verts dont la couleur parfois jaune lui avait causé bien des ennuis.

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C'est alors qu'il était retourné derrière le zinc, croyant le sujet clos, que Wil croisa brusquement un regard vert perçant qui lui était désormais familier... Quelque peu surpris, il eut un leger mouvement de recul face à la determination de la jeune fille, qui, apparement, revenait à la charge. Wil redevint impassible, parlant d'une voix grave et posée...

"Un toit et de la nourriture, rien que ça... Ecoute, je ne doute pas de tes capacités. Mais il se passe des choses ici dont je doute que tu connaisses l'existence. Cette taverne est dangeureuse, jeune fille, presque autant que ce village. Tu es jeune et fragile et il peut t'arriver n'importe quoi. Je serais toi, je quiterais cette région sur l'heure et au pas de course. Personne ne pourra t'aider ici. Tout le monde est bien trop occupé à gerer ses propres problèmes... Et puis pourquoi je ferai ça pour toi?"

Il marqua un temps, un leger rictus sans joie venant poindre sur ses lèvres...

"Cependant, tu m'as l'air courageuse et j'apprécis cette qualité... C'est une chance... Tu as gagné un repas. Mais après, il te faudra partir..."

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Alors qu’elle avait écouté sans interruption la réponse du tavernier, lèvres serrées, la Rouquine tapa du poing sur la table, furieuse de la proposition qu’on lui faisait. Il osait la croire incapable de survivre à ce village ? Après tout ce qu'elle avait du vivre pour venir ici ?!

"Je ne suis pas fragile ! J’ai traversé la montagne à pied pour venir jusqu’ici, et ce qui se passe ici ne peut pas être pire que ce que j’ai vu lors de mon voyage. Ma famille s’est sacrifiée pour que je puisse vivre ici, je vous interdis de salir leur courage !"

Voyant qu’elle s’était emportée, elle marqua un silence, sa fine poitrine se soulevant au rythme de sa respiration rapide. Sans quitter l’homme des yeux, elle reprit avec un ton plus calme mais tout aussi déterminé.

"Je ne demande pas qu’on m’aide. Je ne demande pas la charité. Je suis venue jusqu’ici, c’est pour rester dans ce village. Si vous ne voulez pas de moi ici, j’irai chercher du travail ailleurs. Du vrai travail, pas de la pitié."

L’ultimatum était posé. La balle était dans le camp du tavernier, que la jeune fille ne cessait de fixer, son souffle reprenant peu à peu un rythme normal.

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Un long chemin parcouru, une famille sacrifiée, un passé tumultueux... L'histoire de la jeune fille ressemblait trop à celle de Will pour qu'il n'en fut pas touché... Sans parler de cette hargne, cette rage de vivre et de s'en sortir... Quelque part, Will se reconnaissait en elle. Mais, comme à son habitude, il n'en laissa rien paraître. Au lieu de ça, il eut une réaction plutôt inhabituelle chez lui, dont il fut le premier étonné d'ailleurs...

"CA SUFFIT!!! TU CROIS QUE JE TE PREND EN PITIE?! C'EST LOIN D'ETRE MON STYLE! REGARDE AUTOUR DE TOI!... REGARDE AUTOUR DE TOI!!! EST-CE QUE TU CROIS QUE C'EST UNE PLACE POUR TOI?!... AU MILIEU DE POIVROTS QUI ONT UNE BARRIQUE A LA PLACE DE L'ESTOMAC, DE PORCS QUI PREFERE SE NOYER DANS L'ALCOOL PLUTOT QUE D'AFFRONTER LA REALITE EN FACE, DE LACHE QUI ONT LA CHANCE D'AVOIR UNE FAMILLE ET QUI POURTANT AIME PLUS LA BOISSON QUE LEUR FEMME ET LEURS ENFANTS?!... EST-CE ICI QUE TU VEUX VIVRE?!... EST-CE ICI QUE TU VOIS UN AVENIR?! TU... TU VAUX MIEUX QUE CA TU M'ENTENDS?! TU... tu..."

A cet instant, toute la taverne fut soudainement plongée dans un silence lourd et pesant, et tous les regards étaient fixés sur eux...

"QU'EST-CE QUE VOUS REGARDEZ VOUS AUTRES?!... TOUT LE MONDE DEHORS!!! LA FETE EST FINIE!!!"

A ces mots, quelques récalcitrants gromelaient déjà...

"J'AI DIT TOUT LE MONDE DEHORS OU JE M'ENERVE!!!"

La taverne se vida alors en un temps reccord, et lorsque le dernier client fut sortit, Wil claqua violement la porte. Ne restait alors que la jeune fille et lui. Wil resta un moment face à la porte fermée, puis petit à petit, sa respiration ralentit pour reprendre un rythme normal.

Sans dire un mot, il se dirigea vers la réserve pour en ressortir quelques instants plus tard avec un plateau dans les mains, comprenant une assiette de ragoût, des couverts, un gros morceau de pain et un grand verre d'eau. Il alla posé tout ça sur une table proche de la jeune fille, s'assit à la table en califourchon sur une chaise. Toujours sans prononcer le moindre mot, il regarda la jeune fille et lui désigna de la main la place en face de lui, là où le plateau-repas n'attendait plus qu'elle...

"Désolé... Je n'ai pas l'habitude de... Enfin je... Reprenons depuis le début tu veux bien? Dis moi comment tu t'appelle et ce qui t'est arrivé pour que tu sois séparée de ta famille..."

Sa voix était redevenue calme et son visage impassible, bien qu'il n'était pas difficile de deviner qu'il était encore troublé...

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Quand elle avait posé son ultimatum dans l’espoir de faire réagir le tavernier, la Rouquine était loin d’imaginer une telle réaction. La colère et le discours de l’homme la surprirent et la choquèrent tellement qu’elle resta à l’écouter, figée et stupéfaite, sans bouger d’un pouce. Elle pivota seulement pour regarder les clients vider les lieux en un éclair, mais ne suivit pas le patron des yeux quand celui ci les accompagna jusqu’à la porte. Sa hargne impressionnée par la fureur de l’homme, elle restait à regarder le bois du comptoir, méditant ses paroles et attendant qu’il décidait quoi faire d’elle. Quand la porte claqua, la jeune fille tressailla.

Ce n’était uniquement quand le tavernier ressortit que la Rouquine leva les yeux sur lui, toujours silencieuse. La vue du repas fit gargouiller son ventre, lui rappelant qu’elle avait vraiment faim. Au geste de l’homme pour désigner sa place à table, elle le rejoignit et s’assit en face de lui, mains entre les jambes. Son estomac cria de nouveau famine, aussi la jeune fille se décida à manger le ragoût et le pain. C’est là que le patron lui demanda de raconter son histoire.

"Je m’appelle Adelyn Guran. Ma famille et moi vivions dans les montagnes du Col de Dinu.."

Tout en mangeant doucement, elle se repassait les images de sa vie là bas, dure mais paisible, et emplie de souvenirs joyeux. Et surtout à sa famille, à ses frères avec qui elle était si liée.

"Mes parents nous ont envoyés, mes deux frères et moi… Ils voulaient qu’on s’en aille, qu’on rejoigne le village pour être plus en sûreté. Ils disaient qu’on devait aller chercher du travail parce qu’on était grands et que nous devions vivre par nos propres moyens."

Et là, c’est le souvenir le plus dur qui lui vint à l’esprit. Le voyage.

"En route, nous… nous perdîmes Kam .. Il.. Il a été tué.. par quelque chose que nous n’avons pas vu, je ne sais pas ce que c’était…"

Sa voix se durcit pour ne pas laisser paraître sa douleur et elle pose un instant de silence pour se reprendre.

"Unen, mon frère aîné m’a laissé à l’entrée du village, il a dit vouloir rejoindre des groupes de combattants plus loin à l’Est, pour venger notre petit frère. Et il m’a fait promettre de ne pas abandonner et de faire honneur à ma famille en restant ici."

Ses yeux perçants remontèrent dans ses yeux du tavernier, laissant voir sa blessure et sa force de caractère. Voilà, il savait tout. Adelyn continua son repas, le cœur un peu lourd.

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La silhouette ténébreuse observait et écoutait attentivement Adelyn. Oui... Maintenant qu'il en savait un peu plus sur elle, il ne put que constater la multitude de ressemblances avec son propre passé, sans doute à l'origine de son caractère bien trempé. Et il retrouvait les même caractéristiques chez elle...

Cependant, il fronça légèrement les sourcils quant à l'évocation de la mystérieuse mort du jeune frère d'Adelyn. Une fois que cette dernière eut achevé son récit, Wil réajusta son chapeau et reprit de sa voix grave et posée, son regard noir et intense rivé dans celui de la belle enfant...

"Je vois... Eh bien enchanté mademoiselle Guran. Quant à moi, je m'appelle William Cypher-Jones. Les Guran semblent être des vaillants coeurs, ma jeune amie. Et rien ne doit être égal à votre courage..."

Voyant un peu plus le lourd fardeau sur les frêles épaules d'Adelyn, ainsi que le poid qui allourdissait son coeur, Wil, à travers ses mots, se voulait rassurant et réconfortant, peut-être afin de lui témoigner le semblant de soutien que lui n'avait jamais eu... un spectacle plutôt rare...

"En ce qui concerne ton jeune frère, tu m'en vois navré. On dit toujours que ce sont les meilleurs qui partent en premier... Peux-tu me dire exactement dans quelles conditions ce tragique évènement c'est produit? Tu n'a rien vu? Pas même une ombre? Une silhouette? Où même un signe particulier?..."

Lui qui n'avait pas trop l'habitude de faire dans le sentiment, il se rendit soudain compte de la rudesse de ses mots, qui dépassaient sa pensée...

"Excuse-moi encore un foi... Tu n'es pas obligé de répondre..."

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Tandis que la Rouquine ne cessait de manger petit bout par petit bout, pour ne pas se rendre malade en se goinfrant comme sa faim l’aurait poussé à faire. La phrase du Tavernier à propos de sa famille l’apaisa un peu, même si elle savait qu’il faisait ça dans ce but, pour la réconforter. Cela dit elle n’était pas contre, il avait insulté l’honneur de sa famille, il était juste qu’il le restitue. Ainsi la jeune fille allait être plus disposée au dialogue.

Ses yeux allaient de son assiette à William, tranquillement, écoutant ce qu’il lui disait. Il fallait encore penser à Kam. A cette nuit horrible. Adelyn soupira doucement pour prendre sur elle et ravaler sa douleur. Malgré l’autorisation du patron de ne pas répondre, elle fit non de la tête.

« Je n’aime pas y penser, mais si vous voulez savoir, autant vous répondre maintenant et ne plus en parler. »

Posant ses couverts, elle passa une main sur son visage et soupira avant de reprendre.

« On l’a juste entendu crier. Il avait hurlé… je n’avais jamais rien entendu de si horrible.. Nous sommes accourus, mais… non, il n’y avait rien… Je.. »

Elle fouillait sa mémoire, repassant chaque seconde de ces instants pénibles pour véritablement être sûre qu’elle n’avait rien vu, voulant clore le sujet une fois pour toutes.

« Il faisait froid… Mais plus que dans une nuit normale, il faisait froid comme ça juste à cet endroit là, autour de Kam. Plus froid qu’habituellement.. C’était mordant, agressif, dérangeant. ..... Pardonnez moi, je dis n’importe quoi.. Je suis fatiguée. »

Pensant divaguer, elle secoua la tête doucement, désolée de ne pas savoir dire autre chose à propos de cette nuit.

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Malgré les dires de Wil, la jeune fille avait finis par raconter la nuit atroce qu'elle avait passée. Pendant le discours, lourd de douleur, Wil n'avait dit mot, la laissant parler à sa guise, sans l'interrompre. Personne n'aurai pu deviné à quoi pensait le tavernier à cette instant... Il ne reprit la parole que lorsqu'elle eut achever son récit, laissant un silence lourd de sens...

"Un froid inhabituel?...hmm... Ce que tu dis est au contraire on ne peut plus sensé. Mais tu as raison, tu as l'air exténué. Le temps que tu finnisses de manger, je vais allez te préparer une chambre et un bain chaud. Je reviens dans quelques instants."

L'attitude de Wil était étrange. Il adressa un rictus sans joie à Adelyn et son regard était vide mais on pouvait y voir un soupçon de détermination. Comme machinalement, il se leva et commença à se diriger vers les chambres.

Une chose était sure, il ne manquerait pas d'aller faire un petit tour dans les montagnes, dès qu'il en aurait l'occasion... peut-être même cette nuit...